[Episode 3] Chez Ernest Stern

L'homme revient vite en vue. la caméra suit John de près dans son dos alors qu'une musique dramatique tonne en fond. Le gorille bouscule des gens, renverse des objets et se rue en travers des rues sans regarder pour perdre son poursuivant, mais celui-ci est tenace et gagne du terrain. Finalement, alors que le gorille commence à cracher ses poumons, John prend un crochet à pleine vitesse et débouche pile au niveau de sa cible prise de court.

[Tu as l'initiative (il est toujours armé) Action ?]

John court à en perdre haleine à la poursuite du géant qui ne passe pas inaperçu dans la foule, elle semble fauchée par un bulldozer (musique de course poursuite). La caméra suit le trajet de l'Irlandais par le haut, il arrive tant bien que mal à gagner peu à peu du terrain en jouant des coudes et des épaules. Par instinct de chasse il prend la décision d'empreinter une petite ruelle qui lui permet de faire un crochet, il se retrouve alors nez à nez avec son ennemi, arme au poing tout comme lui. John lève son bras armé et braque l'homme en tweed pris au dépourvu, tandis que la population semble former un cercle autour des belligérants.

"Lâchez votre arme ! Lâchez là ou je vous descends !"

Jet Intimidation

John Connelly a effectué 1 lancé(s) d'un (d20.) :

Le colosse voit l'éclat froid dans l'oeil de son adversaire et comprend qu'il ne fait pas le poids. Gros plan sur l'arme qui chute lourdement sur le sol suivit de l'homme qui se jette à genoux, les mains sur la tête.

La foule regarde les deux hommes, paralysés par la terreur.

Il se laisse attacher les poignets et suit docilement John jusqu'à la maison de Stern, ou le soi-disant maître des lieux a déjà commencé à raconter sa vie à Adrien. Il a été engagé par un Chinois pour prendre la place de Stern et d'intercepter le colis. Il devait aller le livrer au restaurant La Crête de Jade. On lui a promis 500 dollars pour ce boulot à lui et son associé.

L'imposteur finit de raconter son histoire, complètement chamboulé, son acolyte repose contre le mur, solidement attaché. Adrien et John écoute l'histoire. La maison est dans un état déplorable, la lutte a été musclée. Caméra subjective, de son côté Connelly scrute le reste de la pièce pour trouver l'argent que leur hôte avait déposé sur le bureau, il les aperçoit répandus sur le sol, 400 dollars, quatre beaux billets de cent tout neuf. Il se baisse et commence à les ramasser.

"Mais tout ça ne nous dit pas où est passé le vrai Stern et..."

John se relève, admire sa prise, et finit par fourrer l'argent dans une de ses poches intérieures, bien à l'abri.

"... à quoi rime cette histoire de Chinois. Et puis c'est quoi ce colis ? J'aimerais bien qu'on m'explique maintenant.

L'Irlandais dit tout ça en regardant à tour de rôle le colosse, le faux Stern, et Adrien, se sentant comme le vilain petit canard, comme un intru, ou comme quelqu'un qui n'aurait pas compris une blague peut être trop subtile.

Un sacré lascar que ce Connelly songe Adrien alors qu’un sourire vient se loger au coin de sa bouche quand il le voit ramasser les billets. Ce type m’est familier, c’est certain. Et ce nom…

Les questions de Connelly ramènent rapidement Adrien à la situation du moment. Mettant pour l’instant de côté les interrogations qu’il se pose sur son compatriote, le voilà de nouveau entièrement voué à la mission que Siccard lui a confié : la livraison du fameux paquet !

- Ce colis est à ma charge, lance Adrien en repassant l’objet en question dans son dos, et moi aussi je veux quelques éclaircissements.

Le revolver toujours à la main, l’aventurier pose alors son regard derechef sur l’imposteur qui disait être Stern il y a quelques minutes encore.

- On va faire simple et concis ! A haon ; qu’est-il arrivé à Stern ? A dó ; quand devez-vous revoir votre employeur ? A trí ; qu’est-ce que ce chinois sait sur ma pomme et sur ce paquet !?

L'Irlandais se tient dans un coin de la pièce, droit comme un i. Il garde un œil sur tout le beau monde qui se trouve dans le bureau, comme nous le montre la caméra qui fait un léger panoramique des deux truands jusqu’à Connelly.
Adrien à récupéré sa valise, et son chapeau vissé sur la tête, il se tient fin prêt à décamper si le besoin s'en fait sentir.

Les dernières révélations ne laissent rien présager de bon. Que viennent faire des chinois là dedans ? Adrien doit absolument se rendre à Saïgon, mais comment faire sans Stern ? Le voyage promet d’être encore très long, et la suite des événements riche en péripéties…

L'imposteur bafouille :

- J-je.. je ne sais pas le nom de ce Chinois, et il ne m'a p-pas dit où était Stern, ni quoi que ce soit sur le livreur. Il m'a juste dit qu'il s'était occupé du vrai Stern et que je devais prendre sa place. Je vous jure que je n'ai rien à voir dans sa disparition ! Je devais le revoir à la Crête de Jade dès que j'avais le col...

Il est interrompu par une sirène de police filant à tombeau ouvert à travers le quartier.

Gros plan sur le visage de John qui tourne la tête dans la direction d'où provient le boucan de la sirène de police. Il regarde ensuite Adrien, stupéfait, mais il ne perd pas son sang froid.

"Damnaigh ! La police ! Il faut se tirer d'ici avant qu'il ne soit trop tard !"

Mais Connelly réfléchit un instant, et un détail jaillit devant ses yeux.

"Et... qu'est ce qu'on fait d'eux ? On ne peut pas prendre le risque de les laisser derrière nous ils risqueraient de lancer les flics à nos trousses et on serait faits comme des rats.

L'Irlandais tourne alors la tête vers le colosse et l'imposteur, une idée macabre lui traverse l'esprit.

Adrien a déjà largué sa valise au travers de la fenêtre quand Connelly pose un regard sinistre sur les deux malfrats.

- Je préfère prendre un tel risque plutôt que de les abattre froidement, affirme-t-il d’une voix ferme, et puis je ne pense pas qu’ils veulent avoir affaire à la police. Mais je ne manquerai pas de les liquider si ils ont le malheur de recroiser mon chemin.

L’aventurier profite que Connelly tienne en respect les truands pour franchir la fenêtre.

- Libre à vous de les descendre mais à votre place je ne m’attarderais pas.

Après avoir rangé le revolver derrière son dos, Adrien tend la main en direction de Connelly pour l’aider à enjamber la fenêtre afin de se carapater au plus vite. Une fois qu’ils seront à l’abri, il aura quelques questions à lui poser…

John regarde encore un instant les deux malfrats, le type en tweed ne parait plus aussi menaçant qu'il y a quelques dizaines de minutes, et le faux Stern a l'air terrorisé. Il tourne alors la tête vers son compagnon d'infortune.

"Bon, très bien."

Connelly finit par attraper la main d'Adrien en plantant son regard dans le sien, comme si cette poignée de main signait un tournant dans leur vie, promettant une longue coopération, et il se fait hisser sur les toits d'Istanbul, une fois de plus. John regarde de droite à gauche et voit d'où viennent les policiers et désigne avec sa tête la direction opposée.

"Ní fhanann trá le fear mall." (La marée n'attends pas un homme lent)

Et sans rien ajouter John se met à courir sur les toits.

Adrien sourit quand John cite un proverbe bien de chez eux. Pour lui il n’y a plus de doute, il sait maintenant où il l’a déjà rencontré…

Une fois redescendu des toits, l’aventurier marque un temps d’arrêt au coin d’une maison afin de s’assurer que la voie est libre. Non loin de là, il a repéré une ruelle qui lui semble tout indiquée pour quitter ce quartier discrètement.

- On se tire d’ici fissa et on trouve un coin tranquille pour discuter, dit-t-il enfin en s’adressant à Connelly. Vous me racontez votre partie de poker avec Stern dans les moindres détails et je vous en dis plus sur le foutoir dans lequel vous venez d’être impliqué. Ca vous va ?

Adrien fait un signe de tête à son nouveau compère, et sans même attendre sa réponse, il s’élance pour traverser la rue.
Un travelling avant suit alors les deux hommes qui enfilent la venelle.

John est légèrement à bout de souffle, il sourit à Adrien en se tenant les hanches avant de jeter un coup d'oeil derrière lui et de revenir sur le visage aux rouflaquettes garnies.

"Tout me va tant qu'on évite de se retrouver en cabane. Les Turques ont une manière bien à eux de traiter les prisonniers."

Il suit alors son camarade dans la ruelle qu'il a empreinté, les sirènes diminuent en intensité pendant qu'ils quittent le quartier.

Les deux aventuriers disparaissent dans le dédale des ruelles tandis que la caméra monte au dessus des toits du quartier Galata avec une musique de circonstance.