[Episode 3] Peter Venkman arrivé à La Paz

On est en milieu de matinée, et pourtant, l'air est déjà chaud et sec dans le bazar de La Paz. Mais en dépit de la chaleur, l'endroit est un ravissement des cinq sens. Les parfums des épices se mèlent aux fumets des plats locaux relevés préparés par des vieilles femmes usées dans des cantina décrépites. Les bouchers vendent des viandes salées ou fumées clouées sur des planches de bois depuis un peu trop longtemps au grand plaisir des insectes qui se déplacent par nuées d'étale en étale ; les marchands ont abandonné espoir de les chasser il y a bien longtemps.

Le ravissment est aussi pour les yeux, avec les étoffes bigarrées des tapis et les couleurs chamarées des tenues traditionnels épaisses et solides conçues pour affronter la cruauté de la Cordillère. Les clients et les touristes se baladent également par nuées, fondant sur les échoppes de bois ou de toile qui semblent avoir été dressées pour la journée mais qui sont pourtant là depuis aussi longtemps que quiconque se souvienne.

La guerre a saigné le pays, mais certains endroits continuent de vivre, car ce n'est pas le désespoir qui fait tourner le commerce, ce n'est pas la révolution qui nourrit les enfants.

La camera parcourt les allées bondées du bazar puis arrivée de l'autre côté, elle se fixe sur un nuage de fumée à l'horizon où apparaît vite un vieil autobus poussiéreux, cahottant le long d'une route qui mérite à peine ce nom. Il finit par arriver en vue, et s'immobilise en toussottant. Au milieu des passagers qui en descendent se dessine une silhouette un peu plus insolite. La caméra filme son pied qui se pose sur le sol poussièreux puis remonte le long de son corps jusqu'à son visage un peu halluciné. L'homme cherche une piste. On ne lui en a pas dit beaucoup : il sait juste qu'un prêtre, quelque part à La Paz, a eut une expérience paranormale, et il compte bien le trouver.

Peter et son fidèle serviteur Igor traversent le bazar surchargé de La Paz, et parès un détour par les échoppes de tous les membres de sa famille sur sept générations, le gamin finit par les mener devant une église, réclamant une piécette pour sa peine. Un jeune prêtre se trouve sur les marches à discuter avec des gens du coin.

L'homme donne sa bénédiction à son interlocuteur qui se retire, puis il se tourne vers l'étranger.

- Bonjour à vous, Monsieur, je vous souhaite la bienvenue à la Paz. Vous parlez sûrement des rumeurs qui circulent sur le père Jose. Il paraîtrai qu'il aurait eu les stygmates... une histoire un peu abracadabrante. Je le connais depuis plusieurs années, et même s'il s'agit là d'un saint homme, je n'ai jamais la moindre goutte de sang s'échapper de ses poignets. Enfin bon, vous voyez la tour au dessus de ses toits ? C'est son église. Suivez cette rue et tournez à gauche à la première place, vous y serez en cinq minutes. Bonne journée, mon fils.

Et avec un hochement de tête, il se retire dans son église.

Alors que Peter monte les marches qui le mènent vers l'église du père Jose, la caméra le suit au niveau des mollets, et la structure massive du bâtiment religieux émerge enfin, des murs noiraux et délabrés. La porte d'entrée et les fenêtres sont bordées de planches cloutées à la va-vite, les vitraux ont été brisés. L'église semble avoir été désertée il y a quelques temps.

Mais devant le bâtiment, une silhouette se distingue : une plantureuse créature à la beauté singulière dans cet environnement austère, elle rayonne, et c'est seulement après avoir dégluti que Peter peut lui poser sa question.

Cela faisait plusieurs minutes que l'élégante jeune femme patientait sur le pas de la porte de l'Eglise de La Paz. Plongée dans ses pensées, les bras croisés, elle détonait particulièrement avec l'atmosphère chaleureuse qu'offrait le pays ensoleillé dans sa robe de lin noire. Celle-ci était certes assez courte pour laisser apparaître ses jambes parfaitement galbées mais restait tout de même plutôt strict, en accord avec sa coiffure impeccable.

Un gros plan permet d'aperçevoir la surprise sur son visage lorsqu'un homme à l'apparence plutôt étrange la sortit de sa réflexion. Le malaise se lisait légèrement dans sa voix et l'allemande ne put s'empêcher de se demander ce qui l'avait poussé à lui poser cette question. Hormis la perceptible attirance qui semblait à l'origine de son malaise. Sa tenue était certes sage mais elle n'avait tout de même pas l'air d'une bonne soeur ! D'une voix douce et à l'accent nettement prononcé, elle tenta de répondre avec beaucoup de difficultés au vu de la pauvreté de son vocabulaire dans cette langue qui lui était il y a peu inconnue :

- Je ne suis pas d'ici, monsieur Wankman.

Cependant, elle avait remarqué que l'homme avait lui aussi un fort accent quand il lui a parlé et que ce soit son nom et son apparence ne laissaient pas beaucoup de doute sur le fait qu'il n'était pas non plus bolivien d'origine. Elle en déduit qu'ils pourraient peut-être trouver une meilleure solution que de parler un espagnol approximatif.

- Et je pense que vous non plus. Américain ?

[Ha chouette, quelqu'un ^^, merci d'être venu ^^]

Peter déglutit effectivement devant cette splendide créature. La surprise passée, il tenta de récupérer sa décontraction naturelle tandis qu'Igor était en train de faire une flaque de bave sur le sol. L'église en elle-même semblait abandonnée depuis des lustres et il n'y avait personne d'autre. Quelle bonne idée d'alier le plaisir et le travail, un amorçage de la beauté tout en douceur pour faire sa connaissance...

La jeune femme lui répondit avec un accent prononcé. Vu la teinte de sa peau et ses habits, il se doutait déjà qu'elle était étrangère. Encore, un point commun! Décidément, ces deux là était fait pour s'étreindre, pardon, s'entendre, du moins pendant une nuit...

Elle avait deviné qu'il était américain, en plus la demoiselle semblait avoir de la jugeote... Mais elle, d'où venait-elle? Un accent gutural, europe de l'est peut-être... Tant de questions pendaient à ses lèvres...

- Yes, of course ! Vous parlez américain ? Ou anglais tout du moins ? Mon nom est Venkman, pas Wankman, mais ce n'est pas grave, appelez moi Peter, ce sera tellement plus simple... Que fais une magnifique créature comme vous dans le coin? Pas du tourisme, je suppose... Vous savez ce qui est arrivé à l'église là? Je suis à la recherche du prêtre qui s'en occupait, j'espère qu'il n'est pas mort, j'aurais fait tout ce voyage pour rien... Ha oui, pardon, j'oubliais, lui, c'est Igor, mon esc... mon porteur...

Quelques gestes maladroits, mais amusant pour tenter de décrocher une sourire... La caméra fait un gros plan sur le visage de Peter: regard taquin, sourire enjôleur, la machine de drague était repartie pour tenter de séduire une nouvelle créature.

- Excusez-moi, mais je n'ai pas saisi votre nom...

Franka avait beau savoir s'exprimer dans un anglais plus qu'efficace, elle avait toujours beaucoup de mal à comprendre la langue mâchée et rapide des américains. Surtout lorsque le concerné enchaînait les questions sans même prendre le temps de souffler. L'enthousiasme de Venkman était loin d'effrayer la jeune allemande mais elle n'appréciait pas cela pour autant. Le débordement de paroles n'était pas vraiment sa tasse de thé. Mais celui-ci cessa aussi vite qu'il avait commencé à se déferler. Elle put enfin placer quelques mots. Son nom.

- Henckel, Franka Henckel.

Un plan séquence permet d'aperçevoir la main de Franka quittant sa hanche pour se tendre vers l'américain. Une main immaculée et parfaitement manucurée. Elle salua également d'un léger mouvement de tête le petit homme qu'elle n'avait pas remarqué au début. Le temps de ses salutations, elle put remettre en ordre toutes les informations que lui avait donné Venkman et ainsi entamer une conversation un peu plus civilisée :

- Et pourquoi ne ferais-je pas du tourisme, monsieur Venkman ? Je sais que je n'ai pas exactement la tenue appropriée pour la marche à pied mais ce pays regorge de merveilles à découvrir.

Malgré la demande de Venkman de l'appeler par son prénom, ce n'était pas dans les habitudes de Franka d'être aussi familière avec une personne. Surtout dès leur première rencontre. Elle espérait que Venkman comprendrait et lui retournerait la politesse. En attendant, elle aussi se posait des questions car sa présence ici n'était pas si anodine qu'elle avait pu le laisser croire :

- Mais, je ne vous cacherais pas que si je me trouve ici, c'est que mon but n'est pas très éloigné du votre. J'aurais beaucoup aimé rencontrer ce prêtre ... Et vous, pourquoi teniez-vous tant à le trouver ?

Franka leva les yeux au ciel devant l'attitude de l'américain. Ils n'avaient pas vraiment les mêmes manières mais tant pis. Pour une fois, elle voulait bien se plier au jeu. Après tout, cela faisait quelques heures qu'elle essayait tant bien que mal de se débrouiller dans ce pays qui lui était étranger et, à bien des égards, plutôt hostile et une compagnie, surtout lorsqu'ils pouvaient communiquer autrement que chaotiquement, était la bienvenue. Elle saisit poliment le bras de Venkman et s'avança à sa suite, le laissant continuer son discours. Elle l'écouta attentivement énoncer les raisons qui l'amenaient ici avant d'en faire de même :

J'ai entendu dire que le père José possédait certaines reliques très intéressantes et qui pourraient m'aider ... dans mon travail de recherche.

Franka restait volontairement évasive, ne souhaitant pas se confier à une personne encore inconnue. Pour éloigner le sujet de discussion de sa venue ici, elle reprit un ton plus enjoué, plus intéressé pour réengager la conversation les yeux dans les yeux avec Venkman :

Mais, ce dont vous parlez m'intéresse vivement, monsieur Venkman ! Pourriez-vous m'en dire plus sur ces ... stygmates ?

Les deux aventuriers s'approchent de l'église délabrée et voient que quelques unes des planches qui barraient le passage ont été défoncées ou arrachées. Ils peuvent donc se faufiler à l'intérieur. La caméra fait un plan sur l'église plongée dans les ténèbres. Des ronflements ainsi qu'ne forte odeur de sueur, d'urine et d'alcool bon marché leur indique que des clochards ont investi les lieux, et ils distinguent plusieurs formes allongées sur les bancs.

Peter Venkman avance prudemment à l'intérieur en demandant à Igor d'attendre devant l'église. Ses pas résonnent sur le sol alors qu'il franchit le bâtiment jusqu'à l'autel où il se baisse en examinant le sol.

- Tiens, tiens, fait-il. Intéressant...

Le plan montrant Venkman disparaît progressivement et est remplacé, dans un fondu enchaîné, par un autre plan montrant deux individus montant les marches de l’église.
Ces deux individus jurent manifestement avec le décor. Ce sont deux hommes, de type caucasiens, assez jeunes, pas plus de la trentaine. L’un des deux porte une guitare dans le dos et une casquette, l’autre une longue veste et un chapeau d’une couleur indéfinissable tirant vers le gris foncé, il arbore aussi une barbe de quelques jours…
L’homme à la guitare se retourne vers son compagnon.

-Tu penses que le Signor Sergio Lopez parlait de cette église ?

Puis sans attendre la réponse de son interlocuteur il poursuivit :

-De toute façon je suppose qu’il n’y a pas d’autre église aussi miteuse que celle là dans les environs. Qui aurait pu croire que la maison de Dieu soit dans un aussi mauvais état. IL est vraiment d'une négligence…

Il attendit quelques secondes pour marquer sa plaisanterie.

-On y va ?Je commence à avoir vraiment chaud sous ce soleil de plomb…

Alors qu'ils montaient les marches ils s'arrêtèrent brusquement à la vue du bossu au chapeau mexicain se tenant devant l'entrée de l'église.
Derrière lui, Ed pouvait distinguer deux silhouettes dans la pénombre de l'église. .Ed parut perdre contenance une fraction de seconde.Puis avec un sourire en coin, il se retourna vers Sébastien et lui dit dans un murmure:
-C'est quoi ça ; le comité d'accueil traditionnel?

Igor fait un signe affirmatif de la tête et montre du doigt avec un grognement les silhouettes à l'intérieur, l'une debout, grâcieuse et sensuelle, l'autre accroupie par terre, inspectant le sol. L'homme au sol se frotte les doigts et lève la tête vers la femme, lui disant en anglais :

- Regardez, Francka, du sang !

Jet de perception

Le membre 'Sebastien Saens' a effectué l’action suivante : Lancer de dés

'd20' :

Résultat :

Venkman se redresse et se poste en rempart devant Francka pour la séparer des deux inconnus. Il reste de glace au trait d'humour de Saens et répond à la question de Sullivan :

- Ca dépend... Qu'est-ce que vous lui voulez ?

Ed observa l'homme qu'il pouvait mieux distinguer maintenant que ses yeux s'étaient fait à la pénombre de l'église.C'était un homme de taille moyenne, rien de remarquable, bref un aventurier comme on en trouve des centaines sur cette terre.Ed n'appréciait pas trop les aventuriers.Pour la plupart c'était des casse cou chanceux se prenant pour des héros et son vieux professeur de guitare disait toujours que les héros n'étaient que des hommes trop stupides pour fuir devant un danger trop grand mais qui par un incroyable coup du sort arriver à le surmonter.Devant les réticences affichées de l'homme, Edward décida qu'il fallait mieux changer de tactique d'approche.Il regarda l'homme dans les yeux.

-Nous avons peut être été un peu trop brusque.Nous devrions nous présenter.Je suis Edward Sullivan .....

Il souleva sa casquette d'une main en s'inclinant légèrement,un geste emprunt d'ironie.Un sourire à peine perceptible se dessinait encore sur ses lèvres.Il poursuivit:

....et voici mon ami Sébastien Saens.(en désignant son compagnon de la main).Nous sommes ici pour rendre service à un vieil ami.

Il marqua une pause et laissa son compagnon parler.Puis il rajouta.

-Et vous êtes ?